New day, new adventures !

J’arrive à l’atelier de tissage, Danielle m’ouvre la porte de service pour que je mettre mon vélo à l’intérieur. En entrant dans l’entrepôt à tissu (on peut parler d’entrepôt : les murs sont tous couverts de rouleaux de tissu ou de bobines de fil), une sensation de nostalgie me prend : l’odeur du souk aux tissus en Jordanie. C’est cette même odeur qui règne dans tout l’atelier, et qui m’avait aussi frappé la veille. J’en parle à ma formatrice, qui m’emmène alors voir l’entièreté du stock.

Des racks couvrent les centaines de mètres carrés du hangar, et sont si hauts que des échelles sont disséminées ça et là pour aider à atteindre les bobines les plus hautes. En tout, il y aurait 8 tonnes de fil, achetées à des entreprises qui ont mis la clef sous la porte, et récupérées à droite et à gauche.

Bien sûr, il y a aussi quelques métiers par ci par-là, quand même, on ne sait jamais.

En arrivant dans l’atelier de tissage, j’apprends que je vais être le seul élève de la journée. Bam, j’ai un cours privé de tissage : merci la période de vacances qui a fait fuir les autres élèves.

J’entame alors ma mission de la journée : faire du sergé en chevrons (j’ai le projet top-secret de me fabriquer un jour un béret en Tweed, alors j’ai intérêt à maîtriser)

Chevrons be like :
<<<< Hep !
>>>> Zoup !
<<<< Zep !

Après le sergé 2-2, c’est au tour du sergé 3-1, bien connu de tous puisque c’est l’armure du Denim, sur tous les jeans du monde.

Cela va sans dire, mon choix de teintes n’était en aucun cas le résultat d’un tâtonnement aléatoire. Son élaboration a nécessité réflexion et rigueur. D’ailleurs, l’influence évidente du chef d’oeuvre de Michel Ocelot “Azur et Asmar” n’aura pas échappé aux plus attentif.ves.

Après les chevrons, c’est au tour des “colonnes” de passer sous ma navette.

La petite astuce, c’est qu’en alternant les couleurs des colonnes on peut faire des damiers…

Brique par brique, je débloque des compétences qui élargissent l’horizon de ce que je sais faire, et ce feeling est super agréable.

Roubaix, ville la plus pauvre de France ?

Même si Roubaix constitue toujours un grand pôle d’emploi, le chômage y demeure important et 74 % du territoire de la ville est classé en quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). En 2024, avec 46 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, Roubaix est une des villes les plus pauvres de France.

- Wikipedia

Roubaix n’est pas la ville la plus pauvre de France d’après le classement de L’internaute, mais bon, c’est quand même dans les premières places.

C’est assez triste, on voit les effets de la désindustrialisation dans la ville : immeuble abandonné en face de l’hôtel de ville, usine délaissée au détour d’une rue…

Cet exemple, vu en pleine ville alors que je me rendais à mon gîte, m’a marqué :

L’Atelier de construction mécanique et de maintenance, fondé en 1995, n’est plus en activité depuis 2014.

Les vitres sont cassées, des plantes poussent sur les parois de l’immense bâtiment dont la tour rappelle un donjon de château.

Google maps nous montre son magnifique toit Shed, et les dimensions gigantesques de ce bâtiment, réduit par le temps en spot d’urbex.

Malgré tout, Roubaix reste très active : ce n’est pas une ville “fantôme” délaissée après sa crise. Il y a toujours du monde dans les rues, les restaurants nombreux servent leurs plats aux clients jusqu’à tard le soir.

Restaurants

Un thème revient tout de même quand on regarde le panel de restaurants de la ville. C’est surtout des fast food, mais pas beaucoup de grandes chaînes. On trouve moult petits restaurants indépendants aux noms étonnants. En particulier, voici mes préférés :

• “G la dalle” Un classique. D’après une étude du MIT, l’utilisation de la lettre G rend le restaurant 20% plus “hype”
• “Mister Chef” Toute ressemblance avec une émission de télé existant ou ayant existé serait totalement fortruite.
• “Chick’n Beef” Pourquoi se spécialiser quand on peut choisir la polyvalence ?

L’architecture est toujours ouf

Quelques exemples de bâtiments que j’ai appréciés :

Je kiffe ce style de maison :

• Les petites arches de brique au dessus des ouvrants

• Les liserais (on dit liserais ?) qui définissent bien les étages

• Les colonnes dans les coins qui rajoutent de la profondeur

• La forme du toit

La chambre sous le toit doit être si cosy…

L’ancien CHU, dans lequel il y a le service de psychiatrie… La classe

Sur ce, à demain pour des nouvelles aventures à… Roubaix.