Attention ! Cet article décrit de la théorie du tissage. Ames sensibles, s’abstenir.
C’est le dernier jour de mon stage de tissage, et celui qui reste pour pousser un peu la difficulté.
Je rentre alors dans la complexité du sujet, en essayant des techniques qui permettent des tisser des effets intéressants, mais qui requièrent de la cogitation et du remuage de méninges.
Premier exercice : tisser 2 fils l’un au dessus de l’autre.
J’explique brièvement comment ça marche avec un schéma :
Sur cette vue en coupe, on regarde la tranche du tissu. Les points gris sont les fils de chaîne, et les traits bleu et rouge les fils de trame.
Je ne peux pas changer les fils de chaîne : ils sont installés dans le métier et passent à travers les cadres, le peigne…
Mais le fil que je fais passer avec la navette, (le fil de trame), peut être modifié. D’ailleurs, rien ne m’empêche d’alterner entre 2 fils différents.
En changeant l’ordre dans lequel les fils de chaîne montent et descendent (en agissant sur les cadres), je peux glisser un fil de trame au-dessus du précédent, pour le cacher.
Sur le schéma précédent, le fil bleu passe au-dessus du fil rouge. Les deux fils de trame ne se croisent pas.
Toute cette explication est assez compliquée… Le résultat, c’est qu’on peut avoir un fil qui n’apparaît que d’un côté du tissu !
Par exemple, ici, le petit fil blanc sert de renfort, et est invisible du côté orange du tissu.
Pour trouver la combinaison de cadres à monter, et dans quel ordre, un peu de réflexion au tableau a été nécessaire.
2ème technique : la double étoffe.
Bien parti, je m’essaie à la technique de la double étoffe : c’est une technique qui permet de tisser plusieurs couches de tissu d’une seule fois.
En levant et baissant les fils de chaîne judicieusement, et en utilisant à notre avantage le fait qu’on a 4 cadres, alors que strictement parlant, 2 sont suffisants pour tisser, on peut dédier une moitié des fils de chaîne à une étoffe et l’autre moitié à une autre. Comme ça, au prix d’avancer deux fois moins vite, on tisse 2 étoffes en même temps.
La puissance de cette technique vient du fait qu’on puisse lier entre elles ces étoffes. Si on les joint d’un côté, on tisse en fait un seul tissu, plié en 2. Pratique, puisque ça permet de faire un tissu 2 fois plus large que le métier !
Si on les joint des 2 côtés, on tisse un tube. Et si on les joint arbitrairement au milieu, on peut s’amuser à faire une poche.
Ici j’essaie la poche :
C’est fini
A la fin de la journée, et de la semaine de stage, c’est le moment de vérité : couper des fils de chaîne pour libérer mon tissu de son outil créateur, et révéler la création en la déroulant de son ensouple :
Les couleurs bariolées des fils que j’ai coupés témoignent de la variété de fils que j’ai testées cette semaine : couleurs, matières, épaisseurs différentes.
C’est donc la fin du stage, et c’est avec un peu d’émotion que je quitte pour la dernière fois l’atelier de Danielle. J’ai hâte d’appliquer ce que j’ai appris sur mon nouveau métier ! En attendant, je vais lire sur le sujet pour approfondir tout ça !
Je rejoins ma chambre sur mon vélo tout-terrain et, après avoir édité des articles de blog, je m’endors.
Le lendemain, il me reste une journée à Roubaix city pour faire le tour des musées de la ville : La Piscine, La Manufacture, et La Villa Cavrois.