Cette machine à calculer entièrement mécanique permet d’additionner, de soustraire, de multiplier et de diviser. Je l’ai dégotée dans une foire à tout à St Hilaire du Harcouët circa 2015.
C’est évidemment une machine de bureau, puisqu’il faudrait lui monter des roulettes pour déplacer ses 8.1 kgs au quotidien !
Utilisation
Attention ! Cette machine à calculer est fonctionnelle, mais il faut d’abord savoir l’utiliser, ce qui n’est pas une mince affaire (heulô bô non)
Pour faire une opération, toute l’interaction avec la machine est manuelle et mécanique. Ca vaut dire que faire des calculs au bureau compte comme une activité physique régulière, et qu’en plus, on profite des cliquetis et autres bruitages délicieux offerts par cet outil massif.
Par exemple, pour additionner, on commence par sélectionner les chiffres du premier nombre en déplaçant les curseurs, puis on tourne la manivelle pour les afficher sur le “totaliseur”, c’est-à-dire la ligne de chiffres en bas de la machine.
On sélectionne ensuite le deuxième nombre, et lorsqu’on tourne la manivelle, il vient s’addistionner au nombre déjà présent sur le totaliseur.
J’en parle plus loin dans l’article, mais ma machine a une panne : les chiffres affichés en haut ne correspondent pas aux vrais chiffres utilisés pour le calcul… La faute à un sagouin qui a trop forcé sur le mécanisme dans le passé…
Pour multiplier, il suffit de tourner autant de fois la manivelle que nécessaire : 3 tours pour multiplier par 3.
Pour multiplier par un grand nombre, on sépare les unités, les dizaines, les centaines, et on décale pour chacun de ces chiffres un chariot de la machine à l’aide des leviers sous la manivelle.
Le SAV de Vaucanson n’est plus très réactif, mais heureusement, on retrouve la notice d’utilisation sur machineacalculer.fr
Histoire
Cette machine est une copie française de l’Arithmomètre d’Odhner, une machine à calculer de conception Russe, intialement inventée en 1873.
Sans m’attendre à beaucoup d’infos sur la machine, j’ai été surpris par le travail de documentation de l’ANCMECA, l’Assotiation Nationale des Collectionneurs Machines à Écrire et Calculer. Les membrent ont carrément compilé une bilbliothèque Zotero de documents en lien avec les machines anciennes. Une mine d’or.
J’apprends qu’il existe plusieurs modèles, avec de petites variations spécifiques :
“Dans ce modèle, le déplacement du chariot ne se fait plus par un croisillon placé à l’ovant gauche de la machine, mais à l’aide de deux cuillères montées sur la droite et sous la manivelle de commande.”
On voit bien le croisillon en question sur cette image du site de vente antiguedades.es :
Je ne sais pas exactement quand a été fabriqué mon exemplaire, mais ce qui est sûr, c’est que je ne peux pas aller leur demander. D’ailleurs, il y a maintenant une banque à la place des ateliers historiques :
Dysfonctionne un peu…
Comme j’en parlais plus haut, ma machine a des petits soucis mécaniques.
Un des engrenages spécifiques en laiton est usé et déformé. Comme il doit y avoir une grande quantité de ces engrenages côté à côte, il sont assez fins. Ils sont poinçonnés dans de la tôle de laiton.
En plus de ça, une partie du mécanisme, probablement encrassée, a tendance à ne pas bien revenir en place :
Par conséquent, quand la force à appliquer est trop grande (lire : qu’un rustre appuie trop fort sur la manivelle), les deux engrenages trop fins ont tendance à sauter pour ne plus être meshed. Il faut alors démonter pour remettre l’engrenage dans la bonne position sans quoi le système reste bloqué.
Pour régler le problème, il faut commencer par comprendre d’où vient la résistance sur le mécanisme (probablement de la crasse et un manque de lubrification). Ensuite, on pourra remplacer l’engrenage en laiton. Mais c’est une pièce spécifique qu’il faudrait fabriquer à la main, et il faudrait tout démonter pour la réinstaller. Très honnêtement, c’est un chantier que je délèque à Achille du futur (on verra s’il le fait un jour)
Liens divers
Source de l’article machineacalculer.fr