Oreiller d'herbes

Oreiller d'herbes

1ère de couverture de Oreiller d'herbes par Natsumé Sôseki
Date de publication 1906
Auteur Natsumé Sôseki
ISBN 9782743631628
Note perso

Un peintre-poête va en congés au bord de la mer. Là, il réfléchit sur la place de l’artiste dans le monde, il écrit des Haïkus, mais ne trouve pas de sujet pour un tableau. Il rencontre une femme au passé difficile dont la beauté l’inspire.

Chelou.

Je sors de cette lecture comme d’un nuage de brouillard, sans même trop savoir ce que j’ai lu.

L’atmosphère “subtile et poétique” décrite sur Babelio est en effet inhabituelle. Les descriptions des situations et des émotions des personnages sont très touchantes, quand on les suit.

En plus, j’ai lu la fin demi chapitre par demi chapitre, alors comme j’oubliais un peu où j’en étais, ça rendait le flou artistique d’autant plus prononcé. Pour ce livre je pense que ça participe au feeling général.

L’auteur part philosopher loin, là où je ne le suis qu’à peine, parfois pour des sujets intéressants, comme le role de l’artiste, qui se soit d’être humain mais aussi détaché du “vrai monde”.

Je pense que la traduction efface des nuances. Il y a par exemple des effets de style dans lesquels Sôseki répète la même expression dans des phrases a la suite, ce qui ne semble pas naturel en français.

Page 216 :

Le long serpent de la civilisation arrive avec fracas et lenteur sur les rails brillants. Le long serpent de la civilisation crache une fumée noire par sa gueule ouverte.

J’ai ri parfois face à sa violence : il se fait insulter par un apprenti moine chez le barbier :

  • C’est ton affaire. Quelle tête de mule, ce gosse !
  • Tss ! Tss ! Spatule défécatoire !
  • Comment ?

Le crâne bleu s’était déjà glissé sous le rideau et s’éloignait dans la brise du printemps.

Les notes de bas de page disent :

Le moinillon utilise comme injure comme injure l’un des plus célèbres kôan, expressions paradoxales du zen. Mais je n’ai rien trouvé à ce sujet sur internet.

A un autre moment, invité à prendre le thé chez un chinois, il écrit :

Pages 127-128 :

Ce n’est pas seulement le cas des tapis, tous les objets chinois sont néglisés. On ne peut que conclure qu’ils sont l’invention d’un peuple qui ne se soucie ni d’intelligence ni de vivacité. Ils forcent le respect, dans la mesure où au moment où on les contemple, on ressent un ravissement.

Globalement, une bonne expérience, mais je l’ai lu en acceptant de perdre le fil par moments.